Je pestais jusqu’à peu contre l’absence de CR de sorties mais vla ti pas que Patrick ne faisant pas dans la dentelle et dans un élan de générosité soudain associé à Vanessa nous sort Trois CR à la suite… ou l’on découvre que certaines valeurs de la Seslm sont immuables (faire les sangliers, les Ursulines, les caves des dentelles, les fruitières…) et que d’autres changent (4m entre les points c’est loin ? Aller aux dentelles et pas faire Brazil c’est limite un blasphème ! voir Moulinette N°17) On notera au passage la finesse des références cinématographiques dans le 3ème opus à… ben lisez et à vous de trouver… !
Cessens – Première sortie de Saison 2019-2020.
On part le samedi, on ne va pas loin. On y était déjà allé il y a deux ans, il y a toutes les difficultés pour tous les niveaux, une vue imprenable sur le lac du Bourget, et une surprise en fin de journée…
Direction Cessens où on arrive en moins de deux heures. On se dirige vers les falaises du secteur initiation elles sont juste en dessous du départ de parapente. C’est chouette de les voir passer alors qu’on grimpe.
On attaque avec une voie facile pour l’échauffement, « 20 000 lieues sous la terre » un 4C. Puis un 5a « Dédé la taupe » et vers la droite vu que ça passe, on enchaîne un 5b puis « Le cric y tue » 6b+ . On est en forme.
Le pied des falaises sur ce secteur commence à se remplir, on laisse la place au groupe qui vient d’arriver.
Un peu plus loin, le secteur Topolino comporte des voies plus dures mais tout au bout il y a un 5a très intéressant.
Au passage on trouve un dièdre en 6b+ « Elvis presses les », ça sort en tirant sur les dégaines mais c’est dur et espacé.
Le 5a tout au bout est très intéressant, un pas au départ nécessite un bon placement qui peut impressionner. Le reste de la voie est très varié, ça sort en tête pour tout le monde.
On a une voie avec une fissure à droite avec un départ pas de bloc. Le pas de départ est vraiment dur et semble exposé. Mais il y a des prises, on ne les voit pas comme ça, il faut les chercher. Une fois qu’on arrive à la 3ieme dégaine, c’est une balade agréable avec du dièdre des blocs en suspension.
La surprise de la fin de journée c’est la fruitière en dessous du village. La dernière fois on pensait avoir trop emporté mais en une semaine il ne restait plus rien. Cette fois on ne fait pas les timides et on repart avec 3kg chacun. Une belle sortie, un classique ? On a un pas de bloc à y sortir…
Vertrieu – Pour cette deuxième sortie de l’année on est plus nombreux, c’est donc une sortie complète.
Direction Vertrieu où on trouve un site école équipé par le Club Alpin Français. Ce n’est pas loin de Lyon, la marche d’approche de 3 minutes à côté de la route, ou 5 minutes du cimetière (si on a soif).
Il y a Christophe, Vanessa, Patrick, Alex et Jérôme dont c’est la première sortie falaise.
Ce samedi, les formateurs FFME ont aussi choisi le site pour faire la journée initiateurs, il y a des rappels, mains courantes, des ateliers relais, moulinettes, grimpe en tête, réchappes. Et plein de voies libres.
On démarre sur du facile, avec une voie comportant une petite traversée et un pas à la fin (voir photo Alex)
Globalement dans le 5 pour l’échauffement et pour tester le site.
Vers 12h, on part sur quelque chose de plus verticale, il y a un 5b mais Alex décide de se lancer dans un 6a+ à côté où il prend un but. Du coup j’y vais mais j’ai entendu parler de prise cassée derrière moi. Et en effet a mi-paroie il y a un passage assez dur sur deux réglettes et pas grand-chose pour mettre les pieds (si on n’y prête pas attention et qu’on ne marque pas avec de la magnésie avant). Je fais trois chutes dessus, et je ne suis pas le seul, à tel point que les formateurs décident d’en faire l’atelier chute :
L’élève – j’y vais je pense que je le sors !
Le formateur – tu vas faire des chutes et après, on révise la réchappe.
Le formateur l’emporte.
Pose casse-croûte sur des rondins en observant des gars grimper dans du dur à côté.
Puis Alex et Vanessa voulaient essayer le long dièdre sur la droite, un groupe leur a laissé la corde en moulinette c’était vraiment sympathique. Cela a permis de tester le dièdre et le pas spécial avec une prise peu visible indiquée par une trace de magnésie. Fin d’après-midi, retour dans les voies du départ avec Christophe et Jérôme où on attaque du 6, les surplombs à la fin ne sont pas donnés. On a bien aimé la strate de silex qui dépassent du calcaire à mi-hauteur, et qui forme des boules qui tiennent bien.
L’année prochaine, on devrait se motiver pour les passeports initiateurs. C’est un plus pour la sécurité.
Sur le retour, la SESLM escalade vous conseille « les Ursulines », une brasserie à Crémieu.
Samedi 16 et dimanche 17 novembre, sortie week-end SESLM aux Dentelles de Montmirail.
Depuis le temps qu’on m’en parlait, on a profité de ce week end pour aller voir.
D’autant plus que temps à Lyon est froid, il a néigé et la météo annonce 8°C à Gigondas, mais il y a des secteurs orientés plein sud donc on tente notre chance.
On part de Lyon à 7h30 dans le brouillard et les bords des routes enneigés. Après une heure de route, avant Montélimard, encore plus de neige sur le bords de l’autoroute. Passé Montélimard fini la neige mais on sort à Orange toujours dans le brouillard.
Arrivés au panneau du village à l’entrée Gigondas, une éclaircie! On a bien choisi, il y a un micro climat.
On a choisi le secteur du Clapis, orienté sud avec des voies faciles. On met la localisation du parking sur Waze. Et on se lance mais la route à l’air étroite alors on décide d’y aller à pied parce qu’on se trouve à Lafare, les gites indiquent qu’on peut y aller à pied.
A environ mi chemin la route repart en direction oposée, on décide de prendre un chemin le long de vignes et donc en « sanglier » alors que sur deux sorties déjà on a dit que c’est la dernière fois qu’on part dans la garigue.
Première erreur: on aurait mieux fait d’essayer tous les chemins, parce que le dessin sur le topo est juste une évocation. Solutions possibles: la carte IGN, le topo « grandes voies de provence » ou google map, qui indiquent bien le parking P5.
Soit… Arrivé au pied des voies on a marché 1h30 mais on a le topo et un galet indique la voie: « Vistemboir ». Il fait un temps magnifique, c’est parfait. On contrôle tout, briefing et on part.
On arrive au premier relais, et on part tout droit sur la deuxième longueur en face du relais. C’est la deuxième erreur du week-end: arrivé sur un relais dans L2 alors que j’ai passé 12 dégaines je me dis que je ne vois pas où je suis. Je sors le topo, je ne comprends pas. Et même deux jours après je ne comprends pas, il y a un problème quelque part au départ à hauteur de la L1. On a bifurqué sur la voie à gauche de celle que l’on voulait faire. Cette voie « Viva la vida », est curieuse c’est 15 dégaines, mais 16 seraient aussi bienvenues. Elle partait du relais au sommet de notre première longeur mais en bas ele part 3 mètres à gauche sur L1. Comment peut elle se retrouver ici?
Solution possible:
Sur le topo les ronds pleins rouges sont les relais sans chaine, sans corde, juste deux points béton. Les cercles rouges, ce sont les relais chainés, ils sont super avec un anneau bien massif. Si on les trouve sur la paroie, on arrive à se repérer.
En bref on était sur « Viva la vida » un 5c qui finit en 6a. Au lieu d’un 4c puis 5b mais même avec ces cotations proches, difficile d’évaluer la différence. On revient sur notre voie avec une traversée et on sort en rappel sans finir. On aurait mieux fait de ne même pas traverser et de descendre directement. Parce que cette confusion est malvenue, c’etait de trop, pour preuve un machard qui tombe puis la codre qui se dévide d’un côté, puis faute d’assurage.
Deux rappels de L3 de « Vistemboir » et on est en bas.
Retour à la tombée de la nuit, effectivement le trajet vers les voies ça se fait à pied à condition de rester sur le goudron.
Super gîte à Lafare, il est sur les premières pages du topo.
Deuxième jour, on arrête les longeurs multiples, on y va en voiture et on fait du facile. L’objectif du jour: « la trainée marron » 5b.
On se lance d’abord sur « Pan Bagnat » 30 mètres, c’est bien mais surtout pour Vanessa qui passe en moulinette derrière. Pour les autres en tête c’est difficile parce que c’est espacé quand même. Des groupes autour de nous butent sur des 6a.
Bon, on va vers « la trainée marron », sur « Pan Bagnat » le nom de voie était écrit, pour « la trainée marron » on compte trois voies après la dernière voie marquée. Je pars, c’est de la dalle c’est un peu exposé mais j’ai déjà eu mon acclimatation sur la précédente. Donc j’y vais, c’est dur mais ok pourquoi pas, au point suivant ça ira mieux. Et puis comme me dit le grimpeur en moulinette sur la voie d’à côté « si c’est espacé c’est facile ». Oui c’est vrai après tout, et puis au point suivant ça ira mieux, mais bon c’est espacé je mets même une dégaine sur le relais à gauche de la voie et je continue, c’est de plus en plus dur et de plus en plus espacé. Bon c’est de la dalle, il n’y a plus rien, la dégaine est à deux mètres sous mes pieds, je n’ai jamais rien fait d’aussi dur, mais à la prochaine dégaine je verrais le relais.
Et là je vois le relais à 4 mètres à ma droite. J’ai donc fait 35 mètres dans « Expo Système » 6a+ 6b+ et une réchap avec un mousqueton parce qu’à la base je suis parti faire du facile dans du 5. Et puis je ne réfléchis plus, j’aurais pu sacrifier mon vieux mousqueton Simond de 1992 mais la sécurité d’abord et ce sera un Petzel spirit !
Le relais à gauche de la voie, c’était le relais L1 d' »Expo Système »…
Donc la trainée marron c’est moi qui aurait pu la faire. Cela m’a permis de découvrir sur le net qu’il y a une cotation qui se met en place pour l’exposition, et ça dit que 4 mètres entre les points c’est mal protégé.
J’ai finalement passé 45 minutes là-dedans, je n’ai jamais rien fait d’aussi dur, et entre temps le mistral s’est levé. Vanessa a froid, on range et on va casser la croute à l’abri. A côté dans un coin protégé où un groupe de grimpeurs cherche un ensemble 3 relais, deux cercles rouges et un point… Bon ok, on rentre, on va faire les caves.
Bilan du week end :
Vanessa: c’était super! Mais quand même frustrée, ça ne fait pas beaucoup de voies donc le lendemain deux 6b de 22 mètres et un début de 7a à Azium pour vérifier ses repères. Le 7a c’est parce qu’on s’y habitue vite aux Dentelles en faisant du 5.
Patrick: On me l’a survendu, Montmirail ça puire !
Les conseils à moi même pour la prochaine fois:
- Bien repérer les relais: avec des jumelles avant le départ. Obligatoire autrement tout se mélange car il y a beaucoup de voies côte à côte. Il y a aussi des liaisons avec cables sur la falaise (en pointillés sur le topo).
- Prendre un marqueur à encre épaisse (genre pour écrire sur circuit électronique) et lorsqu’on redescent en étant sûr de la voie, on écrit le nom sur la roche (oui c’est touchy mais on en était là, sur la « la trainée marron » il y a une trainée marron plus prononcée au pied de la voie en fait).
- Repérer les parkings sur google maps avant d’y aller, ils y sont enregistrés.
- Ne pas y aller en été, déjà là il faisait chaud et puis il y a des périodes de nidification des oiseaux.
- Prendre un maillon rapide avant de se lancer dans une 4c (ou un Petzel spirit).
Je testerai peut-être le télémètre laser de golf avec longue vue intégrée. C’est technique mais pourquoi pas.
Conclusion : on reviendra mais avec une autre approche…